Comment un lieu vacant peut-il redevenir un espace partagé, porteur de liens et de récits communs ? C’est la question au cœur de mon projet de diplôme, mené au sanatorium de Bergesserin, un ancien établissement médical en pleine nature, aujourd’hui en transition.

Depuis sa fermeture en 2008, le bâtiment a connu une période de vacance, marquée par l’exploration urbaine, la dégradation et un sentiment d’abandon. Racheté symboliquement par la communauté de communes, le lieu fait désormais l’objet d’un projet collectif de réhabilitation, réunissant des artisans, des artistes, des habitants et des structures culturelles. Je me suis joint à ce collectif pour comprendre ses besoins et concevoir ensemble des outils à la croisée de l’aménagement, de la signalétique et de la médiation.

Face aux problématiques d’accueil, de lisibilité et de sécurité du site, nous avons développé une gamme d’interventions : un module d’accueil mobile en bois local, une signalétique graphique inspirée des motifs historiques du bâtiment, des mobiliers conçus pour les usages saisonniers, le tout construit en chantier participatif. Chaque élément cherche à révéler les usages en place, à accueillir le public sans figer l’espace, et à faire lien entre les habitants, les visiteurs et les usagers du site.

Le projet répond ainsi à la vacance par l’usage, à l’oubli par la mémoire partagée, et à l’informel par une signalétique douce et évolutive. Il affirme une posture de designer impliqué, à l’écoute, capable de faire émerger du commun à partir de l’existant, sans effacer ce qui a été. Le projet continue aujourd’hui au rythme du lieu, dans une temporalité longue, collective et ouverte.