Dans le cadre de mon année de diplôme, j’ai rédigé un mémoire intitulé Voir le sauvage autrement – une réflexion sur notre perception, consacré à la manière dont nous percevons la nature dite « sauvage ». Ce travail théorique accompagne un projet intitulé Seconde peau – quand la microstructure du vivant devient matière architecturale.

Passionné par les insectes, leur petitesse et leur étonnante diversité, j’ai choisi de me replonger dans cet univers miniature pour questionner les multiples façons dont nous percevons le vivant. Les insectes, plus petite faune observable à l’œil nu, recèlent une infinité de détails, de textures et de couleurs souvent imperceptibles. Cela m’a amené à me poser la question suivante : qu’est-ce qu’un design de l’infiniment petit ? Ou, du moins, à quoi pourrait ressembler un design qui s'intéresse à l'infiniment petit ?

Le projet Seconde peau s’inspire des écailles présentes sur les ailes de papillon pour repenser le bardage bois traditionnel. Il propose une solution plus légère, modulable et personnalisable. Comme son nom l’indique, cette seconde peau se déploie aussi bien sur des façades que sur des structures filaires conçues pour accueillir cette membrane. Celle-ci interagit avec la courbure des surfaces, le vent et la lumière ambiante, créant un dialogue entre la matière et son environnement.

Le projet a été développé en partenariat avec le groupe Serge Ferrari, spécialisé dans la conception et la fabrication de matériaux composites innovants pour l’architecture légère et les équipements extérieurs. Le défi consistait à exploiter les qualités techniques de leurs toiles composites tout en les inscrivant dans un nouvel usage : la création de surfaces modulaires. Cette approche permet notamment de valoriser leurs chutes et leurs rouleaux déclassés en sélectionnant les bons fragments, découpés à l’emporte-pièce. Le système permet également de combiner différentes gammes de toiles et de couleurs proposées par l’entreprise.