Si je me suis d’abord intéressée à notre consommation en eau, et aux postures du corps, il m’est apparu dans un second temps la question de nos consommables. Nous sommes envahi par les produits chimiques, conditionnés dans des emballages plastiques, dont nous pensons être tributaires. Or, le « faire soi-même » est une pratique qui se démocratise aujourd’hui de plus en plus et qui peut offrir de nouvelles opportunités d’usage, de fabrication, de consommation.

La salle de bain est l’espace domestique où nous consommons le plus d’eau, d’énergie, de produits jetables, chimiques et polluants. Elle est devenue un véritable objet de désir et enjeu commercial, notamment avec l’arrivée du modèle Américain en 1900 qui a largement participé à la standardisation de cet espace, devenu un laboratoire d’hygiène. Le corps entre en contact avec une robinetterie peu attractive où d’un geste simple on obtient des litres d’eau sans réelle conscience de son usage. Face à nos consommations abondantes, une relation ambiguë se crée entre plaisir et consommation. Ainsi, mes préoccupations étaient de voir comment retrouver un rapport au corps plus sensible et attentif, pouvant représenter une alternative à la douche quotidienne et réduisant ainsi les consommations.

Au regard des traditions anciennes et de celles toujours en vigueur dans certains pays, l’usage des plantes semble également être une alternative réputée pour nettoyer corps et esprit. Souvent utilisées sous forme d’huiles essentielles, elles restent utilisables sous leur forme première, pour leurs vertus nettoyantes, purifiantes, revigorantes et thérapeutiques. Au delà de l’aspect nettoyant, par l’infusion, la décoction ou la macération de plantes et en fonction des températures de l’eau et des temps d’immersion, les bains médicinaux sont des pratiques de bien-être oubliées, très bénéfiques pour la santé. Ainsi, mon intérêt a été de voir comment intégrer la culture et l’usage des plantes dans le rituel de la toilette.