"Les bananiers"

Tianyi Zhou

 
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Ne vous est-il jamais arrivé de prendre un moment pour observer la pluie, écouter ses plic, ploc ? La pluie fait partie de la nature, elle cultive la vie. Mais la ville la rejette complètement : les gens la fuient, les bâtiments l'évacuent puisqu'on n'en a pas besoin.

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En Chine pourtant, la pluie fait partie intégrante du paysage des jardins. Des lotus et des bananiers sont plantés pour créer des jeux de ruissellements et de clapotis sur les feuilles.
Le but du projet Les Bananiers est alors de ramener en ville ce plaisir de contempler la pluie, changer l'image négative qui lui est attribuée et faire de la ville un lieu qui accepte voire même qui accueille la pluie.

Après un travail d'observation de la pluie dans trois villes (Paris, Moulins, Bangkok), d'expérimentation de ses effets... des dispositifs fantasmés dans la ville, avec un rôle commun de protection et de sublimation de la pluie, ont été imaginés.

Cependant, plutôt que de créer une nouvelle gamme de mobilier urbain, les Bananiers se greffent à celui qui est déjà existant :

Fixé à un mur, le bananier L vient alors créer un passage abrité, duquel se forme un rideau de pluie grâce à la tôle ondulée.

Le bananier XL, en polycarbonate et greffé quant à lui au dessus d'un banc, retient et accumule des gouttes pour créer des motifs au dessus de la tête de ceux qui sont assis...

Les bananiers M se greffent aux poteaux : un lampadaire, un panneau... des endroits auxquels on ne pense pas lorsqu'on cherche à s'abriter. En créant de petites zones protégées, ils invitent à une courte pause, à l'abri, et attirent ensuite l'attention sur la pluie (le plexiglas crée des amas de gouttes, des ruissellements, tandis que la version en tôle d'aluminium, couplée à un bananier S, vient jouer avec la vélocité des gouttes et leur résonance sur le métal).

Une signalétique qui lie les bananiers entre eux a aussi été pensée. À l'image de la pluie, éphémère, des « flaques » au sol apparaissent dès que le sol se fonce (à cause de l'eau). Ces dernières créent un chemin qui guide vers les bananiers, vers une expérience de la pluie.

Tiens, la pluie, ce n'est pas si mal que ça !

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Did you never take a moment to look at the rain, listening to its sounds ?

Rain is a part of nature, it grows life. But city emits it : people flee it, buildings drain it away because they don't need it.

But in China, rain is an integral part of the garden's landscape. Lotus and banana trees are planted to create streaming and lapping on the leaves.

Les Bananiers's goal is to bring the pleasure of rain contemplation back to cities, to change the negative representation of the rain and to create cities that accept and welcome the rain.

After an observation work of the rain made in three cities (Paris, Moulins, Bangkok) and after the experimentation of its effects, devices - that are in cities and that protect while enhancing the rain – have been imagined.

Nevertheless, instead of creating a new range of street furniture, Les Bananiers annex themselves to the one that is still in the cities :

Fixed to a wall, the L Bananier creates a covered passage from which shapes a drop curtain (thanks to the corrugated iron).

The XL Bananier, made of polycarbonate and fixed on benches, retains and makes a string of drops to create pattern on the head of people who are sitting down...

The M Bananiers are fixed to poles : a street lamp, a sign... While creating little areas away from rain, these Bananiers invite to a short break, then draw the attention of the waiter to the rain (plexiglas shows drops and streamings ; the aluminium version – paired with a S Bananier – plays with the velocity of the drops that resonate on the metal).

A signage that links the Bananiers has also been imagined. As the rain, short-lived, « puddles » appear while the floor darkens (because of water). Those create a way that guides toward the Bananiers, toward a rainy experience.

Oh, in fact, rain is not really boring !