"Passages"

Du confort en soins palliatifs

 

Maud Sarolles

 

En France, 75% des décès ont lieu en institution de soins. C’est donc la nouvelle scène du mourir. Si la mort nous amène à penser à la cérémonie funéraire, prise en charge par les chambres mortuaires à l’hôpital, il semblerait qu’elle s’inscrive dans une autre temporalité en ce lieu. Au sein du service de soins palliatifs, les équipes prennent en charge les personnes en fin de vie. Ici, une qualité de vie est préférée à une quantité de vie, avec des soins prescrits dits de conforts. Malheureusement, parfois, les patients se retrouvent dans des chambres d’hôpital standards où des formes d’inconforts persistent. 

 

Comment accompagner la personne en fin de vie à l’hôpital ? 
Ce projet propose des petites attentions accompagnant le patient à l’hôpital. Les objets créés ne sont en aucun cas là pour nier la condition de la personne, mais plutôt pour proposer une transition entre le domicile et l’hôpital ; puis inversement, après les décès. Tous trois pensés dans la légèreté, avec un soucis de dégager l’espace au sol, ces objets sont là pour répondre à des conforts sensoriels et d’intimité. Ainsi, le patient investit sa chambre par ses effets personnels, se voit dessiner un espace de chevet autour du lit, où il passe le plus clair de son temps, et peut choisir de nouvelles odeurs et saveurs en ce milieu hospitalier. L’endroit où il se trouve n’est ni une chambre d’hôpital, ni son domicile, mais un espace de transition qu’il investit, comme une thérapie pour accepter sa maladie. Enfin, ces objets suivent la famille après le décès comme un héritage, un souvenir, un symbole de mémoire.